« J’ai tout vu » / « Mindent láttam » — Hommage à Marguerite Duras

2014.10.30.

Pázmány Péter Katolikus Egyetem, Sophianum, Budapest, 1088, Mikszáth Kálmán tér 1.

Marguerite Duras (1914‒1996), écrivaine, cinéaste, metteur en scène du 20e siècle, par son style d'écriture a remis en doute les fondamentaux de la littérature contemporaine en inventant une écriture cinématographique et photographique précédant et engendrant l'image elle-même. L'Institut Français de Budapest en collaboration avec le groupe de recherche Connexion française de l'Université catholique Pázmány Péter souhaite rendre hommage à l'écrivaine à l'occasion du centenaire de sa naissance avec une série d'événements dont un colloque où interviendront spécialistes et universitaires français et hongrois.

Marguerite Duras (1914‒1996), 20. századi írónő, rendező, forgatókönyvíró, írói stílusával megrengette a kortárs irodalom alapjait csak rá jellemző filmszerű és fotografikus írásmódjával, amely megelőzi és ezzel létre is hozza magát a képet. A Budapesti Francia Intézet és a Pázmány Péter Katolikus Egyetem Francia Kapcsolat kutatócsoportja által szervezett konferencián szakértők és egyetemi kutatók előadásokkal tisztelegnek az írónő emléke előtt születésének századik évfordulója alkalmából.

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9h Discours d'inauguration

9h30 ‒ 10h
Florence de Chalonge (Université de Lille 3)
Le lyrisme du cinéma de Marguerite Duras
Le cinéma de Marguerite Duras découple l'image et le texte par refus de cette « parole [qui] dans le cinéma commercial fait avancer l'image », nous dit la cinéaste dans Les Yeux verts (1980). Dès Hiroshima mon amour, le « film des voix » suit une logique qui lui est propre. Lieu d'une mémoire créative inséparable de l'oubli, les récitatifs des films de l'auteur, à qui est confiée une poésie qui oscille entre évocation, invocation et incantation, seront ici examinés pour leur charge lyrique, et en relation avec l'image.

10h ‒ 10h30
Christophe Meurée (Université catholique de Louvain)
Être seule à voir : dramaturgie de la posture d'écrivain chez la dernière Duras
Les quinze dernières années de la carrière de Marguerite Duras sont marquées par un phénomène de déplacement de la référentialité. La mise en scène médiatique à laquelle se prête l'écrivain n'est pas étrangère à ce phénomène : le corps de l'écrivain devient en ce sens le seul vecteur possible de l'image que cherchent à susciter les mots. La communication visera à étudier la dramaturgie spécifique que Duras imprime à son corps à la fois dans ses œuvres de fiction et dans le paratexte.

10h30 ‒ 11h
Jean Cléder (Université Rennes 2)
Écouter voir : le cinéma de Marguerite Duras.
Dans le cadre de cette intervention, on essaiera de montrer comment Marguerite Duras, s'inscrivant ouvertement dans les marges du « cinéma dominant », ré-invente le langage cinématographique (l'écoute et le regard) pour ouvrir de nouvelles voies narratives à son écriture. On pourra dans un premier temps essayer d'inscrire la pensée et la pratique cinématographiques de Marguerite Duras dans un contexte historique (critique / politique / économique), avant d'examiner comment, brisant certaines conventions narratives du cinéma traditionnel, elle parvient à mettre au point un langage nouveau — de nouvelles manières d'assembler les matériaux de construction du récit propres à saisir autrement l'expérience humaine (quotidienne, politique, amoureuse).

11h ‒ 11h30 Pause

11h30 ‒ 12h
Pascal-Emmanuel Gallet
Paysages blancs
« Paysages blancs » (qui sont bleus) de Brise Glace, qui avaient fasciné Marguerite Duras, parce qu'ils lui faisaient souvenir de ces paysages de début et fin du monde que voit sans les voir la dame errante du Camion...

12h ‒ 12h30
Tímea Gyimesi (Université de Szeged)
De l'image ravie. Duras et ses images de derrière les yeux
La communication s'interrogera sur la crise de représentation ce dont l'œuvre de Marguerite Duras porte témoignage en ce que ce(tte) cri(se) affecte le statut même de l'image qu'elle soit narrative, photographique ou filmique. On sait la primauté qu'accorde Duras au texte sur l'image, au passage de l'un à l'autre, et la dépossession systématique du sens qui s'en suit. Nombreux sont ceux qui – avec Lacan ou Deleuze entre autres – cherchent à saisir comment cette oeuvre « ravit » – enlève, arrache, dérobe, émerveille, fascine et séduit – l'image pour la rendre de « derrière les yeux ». Les stratégies inventées par Marguerite Duras de dépossession ou d'évitement (thématiques, techniques, structurelles, etc.) sont celles, inquiétantes, auxquelles elle doit son originalité.

12h30 ‒ 13h
Éva Martonyi (Université catholique Pázmány Péter)
Écrire ‒ à propos du livre qui ne ressemble à rien ou alors quand-même ?
Écrire – c'est sous ce titre que Duras publie en 1993 un ensemble de cinq textes, différents à la première vue, mais également fragmentaires et énigmatiques, se rapportant à certains constants de son œuvre. L'écriture qui « ne l'a jamais quittée », fonctionne, ici aussi, à travers les images captées par les yeux. Ainsi, dans la solitude de l'écriture, « sans quoi l'écrit ne se produit pas », ils sont évoqués non seulement la maison, le paysage et les personnes, mais il apparaît également tout un réseau, particulier et durassien, de formules répétitives constituées de « choses vues ». Ceci correspond à son aspiration de créer « des livres qui s'incrustent dans la pensée et qui disent le deuil noir de toute vie, le lieu commun de toute pensée ».

13h ‒ 14h Pause déjeuner

14h ‒ 14h30
Franciska Skutta (Université de Debrecen)
Métissage des arts dans l'œuvre de Marguerite Duras
La communication se propose de montrer l'interpénétration des arts dans l'œuvre durassienne. Romancière d'abord, puis dramaturge et cinéaste, souvent elle retravaille ses ouvrages en les transposant d'un médium à l'autre. Or chez elle, cette transposition va de pair avec un rapprochement – et par là un renouvellement – des arts de la parole et de l'image. En effet, ses romans de la maturité présentent une écriture « cinématographique », tandis que ses films restituent la force de la parole. Celle-ci, conjuguée avec la musique comme deux arts du son, est associée à l'art de l'image – images qui, pour un film, ont souvent la fixité et la composition d'un tableau ou d'une photographie. Duras crée par là une sorte de synthèse qui confère à son œuvre son originalité et sa grandeur.

14h30h ‒ 15h
Zsófia Molnár (Institut français de Budapest)
« J'ai compté le temps à attendre Robert Antelme » ‒ Quelques aspects de la temporalité dans La douleur de Marguerite Duras
Dans le récit « typiquement » durassien, nous n'avons pas l'habitude d'avoir des repères temporels concrets. L'« action » est bel et bien là, nous pouvons la suivre, mais plutôt comme si nous feuilletions un album de photos. Ce n'est pas forcément le cas dans les textes réunis sous le titre La douleur qui nous placent au carrefour de l'Histoire objective et de l'histoire personnelle où la perception subjective du temps n'est pas du tout indépendant des circonstances extérieures. Et s'il y a un arrêt sur l'image, celle-ci est au moins double.

15h ‒ 15h30
Gabriella Tegyey (Université de Debrecen)
« Je est un autre. » ‒ L'Amant
Dans cet exposé, nous proposons d'élucider trois problématiques : la première se rapporte au pacte autobiographique, question fort épineuse de toute écriture confessionnelle. La deuxième a trait aux problèmes que soulève la narration ; enfin, nous aurons soin de passer en revue les manifestations de l'hypertextualité dans L'Amant. De nos analyses il ressort que L'Amant se situe aux frontières indécises des genres de facture personnelle et se lit comme une « autobiographie renversée », susceptible de provoquer des modes de lectures illimités. En effet, l'écriture de L'Amant affirme – paradoxalement – un désir de vivre au sein même du « grand désert » de l'existence ; ne s'agit-il pas de se sauver, en dernière analyse, de la fascination de la mort ? Ainsi se dessine dans cette étrange autobiographie une figure hypertrophique du paradoxe postmoderne : une histoire qui n'existe pas et qui pourtant, magiquement, parvient quand même à s'écrire et à s'offrir en spectacle, afin de construire une sphère lumineuse – celle des retrouvailles avec soi, les autres et le monde.

15h30 ‒ 16h
Veronika Darida (Université ELTE de Budapest)
Les figures de l'hystérie chez Marguerite Duras
L'hystérie n'est pas une maladie comme une autre : elle se situe au-dessus de toutes les maladies. Elle les imite toutes, elle en donne une image trompeuse. Cette maladie est un protée qui prend une infinité de formes différentes. (Thomas Sydenham)
La figure de l'hystérie se présente presque dans tous les écrits de Duras, sous les masques différents qui dissimulent les corps féminins ou les visages masculines. En plus, le langage durasien nous fait entendre le cri ou la demande hystérique. Dans notre propos, nous parlerons des trois représentations figuratives et linguistiques de cette maladie énigmatique: Le ravissement de Lol. V. Stein, Détruire, dit-elle, La maladie de la mort.
Selon notre thèse dans ces textes nous pouvons trouver les analyses psychanalytiques profondes, car comme Jacques Lacan (le plus originel et le plus infidèle lecteur de Freud) a affirmé : « Marguerite Duras s'avère savoir sans moi ce que j'enseigne ».

16h30 ‒ Visite guidée et finissage par Elizabeth Lennard de son exposition photo Duras filme à la Galerie de la Bibliothèque centrale Szabó Ervin, (Budapest VIII, Reviczky u. 1.)

(Les séances seront animées par Anikó Ádám, Anikó Radvánszky et Zsófia Ila-Horváth.)

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